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Le Crédit Suisse : un plan de restructuration pour remonter la pente


Le Crédit Suisse annonce un plan de restructuration dans un ultime effort pour remonter la pente


Suite aux nombreux scandales récents et de mauvais résultats, la deuxième banque helvète a annoncé la semaine dernière son plan de restructuration.

Le dernier scandale en date de Crédit Suisse semble avoir tiré la sonnette d’alarme de la banque. Après une perte de plus de 4 milliards de francs suisses au troisième trimestre, Ulrich Körner, le nouveau PDG arrivé en juillet pour « faire le ménage », a annoncé le 27 octobre, un plan de restructuration pour rattraper les pertes et regagner la confiance des investisseurs. Selon lui, la restructuration a pour but « la création d'une nouvelle banque plus simple, plus stable et dotée d'un modèle commercial plus ciblé, axé sur les besoins des clients. »


Cette restructuration vise principalement à transférer les activités de marchés des capitaux de la banque et ses activités de conseil à une banque indépendante nouvellement créée, CS First Boston. En choisissant de l’appeler ainsi, la banque fait ressusciter CS First Boston qui à l’origine était la banque d’investissement du Crédit Suisse, issue d’une fusion de First Boston Corporation et du Credit Suisse Group en 1988, avant d’être regroupée au sein du groupe en 2006.


Michael Klein, ancien CEO de Citigroup et membre du conseil d’administration de Crédit Suisse a été nommé à la direction de cette nouvelle banque d’investissement. Par ailleurs, il envisage de fusionner son entreprise de conseil M. Klein & Advisory qui emploie une vingtaine de personne, avec la nouvelle banque d’investissement. Bien que le Crédit Suisse envisage de garder une majorité contrôlante dans CS First Boston, le directeur général Ulrich Koerner a affirmé que des investisseurs ont déjà promis d’investir 500 millions de dollars dans CS First Boston.


Pour financer cette restructuration, le Crédit Suisse a annoncé vouloir augmenter son capital de 4 milliards de francs suisse. Une opération qui semble intéresser des investisseurs du Moyen-Orient. En effet, la Banque nationale saoudienne, va injecter 1,5 milliard de francs suisses afin de devenir l’actionnaire le plus important de la banque avec 9,9% des parts. La Qatar Investment Authority (QIA), le fonds souverain du Qatar, semble également prêt à investir, alors même qu’il est déjà actionnaire à hauteur de 5%. Quant à la société d’investissement familiale saoudienne Olayan, elle aussi détenteur de 5% de la banque, elle ne participera pas à l’augmentation de capital.


Cette levée de fonds va également s’accompagner d’une réduction des coûts de 15%, soit 205 milliards de francs suisses d’ici 2025 et d’une suppression de 9 000 emplois sur les 3 prochaines années.


Ainsi, le Crédit Suisse entame une restructuration radicale qui fera renaitre la banque d’investissement CS First Boston, avec une augmentation de capital qui va bouleverser le board des actionnaires. 20 à 25% de la banque sera contrôlée par des investisseurs qataris ou saoudiens, une situation qui inquiète les autres actionnaires par l’influence que ces nouveaux investisseurs pourraient avoir sur la direction de la banque. Malgré ces actions, les effets positifs de cette restructuration pourraient potentiellement se faire attendre. En effet, la semaine dernière, Crédit Suisse a averti ses investisseurs d’une nouvelle perte de 1.6 milliards de dollars au prochain trimestre.


Il est incertain de la vitesse à laquelle le Crédit Suisse sortira de cette mauvaise passe, mais il est clair que l’institution se doit de regagner la confiance de ses clients, couper certains coûts, lever des fonds même si pour l’instant il ne semble pas qu’elle ait des problèmes de liquidité.


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